<<- La tortue guide mes pas, me protégeant de sa solide carapace.>>

Il avait peur, non, il était terrifié. Il ne voulait pas sortir de chez lui, étant même sous son lit. Des bruits de pas, léger, étaient venus à lui, il avait tout fait pour ne pas faire de bruit alors qu'il voyait des pieds nu dans son champ de vision. Soudainement la personne s'était agenouillé, baisant la tête pour regarder l'enfant de cinq ans aux longs cheveux vert. C'était une jeune femme nommée Asdza, c'était sa mère.

"- Que fais-tu ici ? Nous te cherchons partout pour le rituel."

L'enfant avait écarquillé les yeux, secouant la tête comme s'il était paniqué à l'idée de faire ce rituel.

"- Je ne veux pas le faire."

Elle avait froncé des sourcils, ne comprenant pas pourquoi son fils ne voulait pas faire ce rituel. Ce dernier était le tout premier rituel qu'un jeune pouvait faire car il était dangereux pour un adulte. Il était obligatoire. Il permettait de trouver son animal totem, se liant avec et obtenant ainsi sa protection. Il permettait d'être en phase avec la faune et la flore, magique ou moldu, tant que les intentions étaient pures et dénuées de peur. Pour faire simple, la personne était capable d'approcher la plus dangereuse des créatures s'il n'en avait pas peur et ne voulait pas lui faire de mal. Outre cela, on pouvait invoquer l'animal totem en tant que bouclier, ou encore quémander l'aide de la faune et de la flore. Mais chaque animal totem avait ses exigences, Asdza était doté du saumon, de ce fait lors de ce genre de rituel, elle devait être mouillée.

"- Je peux comprendre, chaque enfant rêve d'avoir le plus fort animal totem par rapport à ses amis. Mais il n'y a pas d'animal totem fort et faible, ils sont tous au même niveau."

Menwiz s'était mordu la lèvre inférieure. Là n'était pas son problème. Il savait tout ça. Non, son problème s'était qu'il était un demi-Wabanaki. Son père était anglais, un visage pâle, de ce que sa mère avait bien voulu lui dire. Menwiz ne l'avait jamais vu, apparemment ce dernier n'avait été que de passage et ne savait sûrement pas qu'il avait un fils. Comme figure paternel, Menwiz avait son oncle, Tokota, mais surtout son grand-père, Choovio, le chef du clan. Bref, le jeune enfant pensait qu'il n'allait pas avoir de totem.

"- Et si aucun animal totem ne veut de moi ?"

Sa mère avait fait un doux sourire, secouant la tête doucement. Elle n'avait pas répondu à sa question, se contentant de le récupérer. Menwiz s'était accroché à elle, se cachant dans son cou, peu rassuré alors qu'ils sortaient du chalet. L'enfant n'était pas connu pour son courage, c'était un trouillard ce qui faisait que les autres se moquaient souvent de lui.

La réserve indienne était très grande, c'était un village d'une centaine d'individus, mais le terrain où il se trouvait prenait toute une forêt ainsi qu'un lac. Diverses créatures vivaient par ici, les sorciers externes au clan n'avaient pas le droit de venir les étudier, les capturer ou encore les chasser. Le statut du sang n'avait que peu d'importance, mais il y avait une grande majorité de sang pur. Aucun des jeunes Wabanaki n'allait à Ilvermorny, malgré l'insistance du gouvernement. Ils étaient éduqués ici, tout simplement. Ils apprenaient néanmoins l'anglais en plus de la langue du clan.

"- Ah, tu as réussi à trouver le deux-esprit !"

Menwiz avait été déposé sur le sol, devant le chef qui avait tôt fait de lui tendre un coupelle. Tout comme son grand-père, l'enfant était un métamorphomage. Mais contrairement au vieux sage, il était un deux-esprit. Il était à la fois homme et femme. C'était un statut assez respecté dans la communauté. En tant que tel, il était le premier à passer. Il avait jeté un regard au ciel étoilé avant de boire le contenu de la coupelle. Le chef lui avait mis de la peinture aux couleurs variées sur le visage, avant de le mettre sur le centre du cercle formé par les adultes.

La musique s'était mise à résonner, les chants et les danses prenant place. L'enfant avait l'impression de flotter sur un nuage, étant complètement à l'ouest. Il avait fermé les yeux, chutant en arrière. Aucune douleur le lui était parvenu et pour cause, il était en plein milieu de la mer. Hein ? Sachant nager, il s'était redressé pour regarder autour de lui. Il y faisait jour. Menwiz avait vu une île, non loin de lui et il avait opté pour nager vers cette dernière. Alors qu'il était tout près, l'île s'était mise à trembler. Ce n'était pas une simple île ! Mais une île sur le dos d'une gigantesque tortue. Cette dernière avait émergé sa tête de l'eau, faisant peur à l'enfant parce qu'elle semblait terrifiante avec ses dents pointues.

"- La peur dicte mes limites, elle m'enchaîne et m'empêche de vivre. Je ne dois pas avoir peur."

Menwiz s'était mit à avancer, la tête droite. La tortue avait baissé son cou, se mettant à son hauteur. Elle s'était mise à fortement gronder. L'enfant avait fermé les yeux, soufflant un grand coup avant de tendre sa main vers l'animal et de la poser sur sa tête. Menwiz s'était mit à crier, une vive douleur lui parcourant tout le corps.

Il s'était redressé en vitesse éclair, regardant avec un air perdu les membres de son clan qui venaient d'arrêter de danser. Le chef avait pris son poignet droit, observant l'intérieur. Un tatouage en forme de tortue se trouvait. L'homme avait pris l'enfant dans ses bras, levant son poignet pour le montrer aux autres. Il y avait eu des tonnes d'acclamations. Son totem était la tortue. À la fois terrestre et aquatique. Son exigence était qu'il devait être pied nu pour obtenir sa protection ou encore pour tout rituel en lien avec son totem.

Plus tard dans son lit, l'enfant observait une araignée en train de se balader sur sa fenêtre à l'extérieur. En tant normal, il aurait paniqué et se serait réfugié dans le lit de sa mère. Mais sa peur s'était envolé. Menwiz s'était approché de sa fenêtre, l'ouvrant. Sans aucune peur, il avait pris l'insecte dans sa main, délicatement, puis l'avait déposé à l'intérieur. Il avait refermé sa fenêtre avant d'aller se coucher.

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<<- Ferme les yeux, pose ta main sur ton cœur et regarde, les morts ne nous quittent pas, ils sont toujours là.>>

Un petit sourire sur le visage, l'enfant de neuf ans aux cheveux noirs continuait ce qu'il faisait sans rien dire. Il était assis sur le sol de la forêt, une patte de lion sur les jambes. Cette dite patte était pleine d'épines de porc-épic. Le lion dont la tête était humaine grimaçait, pestant sa douleur au combien insoutenable. La manticore avait beau être des plus dangereuses, capable de repousser tous les sortilèges, elle n'était pas immunisée contre les attaques basiques, tel un porc-épic dont elle n'avait pas vu la présence.

L'enfant l'avait croisé alors qu'il aidait une famille de botruc à rejoindre leur arbre. De prime abord, la manticore, espèce connue pour sa bestialité et son envie de dévorer des humains, avait voulu le manger. Cependant, Menwiz n'avait pas montré la moindre peur, lui disant même bonjour. Son totem faisant effet, la bête avait soudainement plus eu envie de l'attaquer. L'enfant avait ensuite repéré sa patte blessée.

Cela faisait ainsi de nombreuses minutes que Menwiz lui arrachait les épines. La manticore lui avait raconté sa solitude, ne trouvant pas la moindre manticore dans les parages. La manticore ne trouvait pas cela étrange de ne pas avoir envie de manger le petit humain. Il lui arrivait d'en croiser d'autres, mais ils étaient rares à ne pas finir dans son ventre. Menwiz savait cela malheureusement. Il en était devenu orphelin, le sang de sa mère était retourné à la mer et la terre de ses os avait rejoint le sol.

Menwiz avait retiré la dernière épine de la créature qui avait dévoré sa mère. C'était peut-être un concept étrange, mais le deuil de Menwiz avait été rapide. La culture de son clan était faite ainsi. Tabal-dak, le grand esprit androgyne, l'avait appelé auprès de lui. Il ne fallait pas être triste, bien au contraire puisque la nuit suivante avait été festive. La croyance des Wabanakis était rarement prise au sérieux, souvent critiqué et moqué. Pourtant, chaque individu du Panthéon avait véritablement existé. C'était de grands sorciers des temps anciens qui avaient été élevé au rang de Dieux. Tabal-dak était son ancêtre, c'était pour ainsi dire le tout premier métamorphomage de sa lignée.

Menwiz avait passé un onguent médicinal sur la patte blessée, massant doucement cette dernière. Suite à quoi, il avait délaissé la patte, la reposant sur le côté. Le gamin avait pris congé de la créature, gardant dans ses mains les épines. L'enfant avait rejoint son village, passant la barrière de protection qui empêchait toute créature malveillante de passer. Menwiz était rentré dans une maison qui servait de laboratoire de potion, il y avait déposé les épines de porc-épic après les avoir nettoyés.

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<<- J'ai été arraché aux miens, du jour au lendemain.>>

Menwiz était assis sur cette chaise inconfortable, ses pieds nus ne touchant presque pas le sol. Ses doigts étaient crispés sur ses jambes et il n'osait pas regarder l'assemblé qui lui faisait face. À sa droite, il y avait son oncle et son grand-père. Tandis qu'à sa gauche, il y avait un couple. L'homme, Morpheus, fils d'Harfang Londubat, ce dernier étant le grand frère d'Octave, était son père. Un test de paternité avait même été fait. Il n'était pas seul, il y avait sa femme, Vixen, née Nott.

Menwiz, du haut de ses dix ans était assez perdu par rapport à ce qui se passait. Il se souvenait que Morpheus était venu au village, rencontrant sur le chemin Menwiz qui donnait des glands à un écureuil. Il lui avait demandé s'il pouvait aller chercher Asdza. Le garçon lui avait naturellement répondu que sa mère avait rejoint le grand esprit. Et de cette simple phrase tout avait été chamboulé.

"- Chef Choovio, quel est votre proposition."

Menwiz avait froncé les sourcils devant le ton qu'avait employé la dame du haut de son fauteuil. C'était comme si, elle ne prêtait pas attention aux membres du clan. Son grand-père s'était levé, parlant tranquillement.

"- Ce n'est ni à moi, ni à vous, ni à monsieur Londubat de choisir. Seul Menwiz peut savoir où il veut aller."

L'enfant avait relevé la tête comme une flèche, parlant rapidement.

"- Je veux rester à la réserve !"

La dame avait secoué la tête avant de reprendre la parole.

"- Ce n'est pas ainsi que les lois fonctionnent. Monsieur Londubat quel est votre proposition ?"

Les cheveux rose pâle, l'enfant avait baissé la tête, un air boudeur sur les traits. Pourquoi diable, il n'avait pas le droit de donner son avis ? C'était de lui qu'on parlait et il avait juste l'impression d'être un objet dont les adultes se chamaillaient pour avoir la garde. Car c'était bien ça le sujet. Morpheus Londubat, son père, voulait le récupérer. Et le fait qu'il soit un sang-pur de bonne famille pesait dans la balance. L'homme s'était levé de sa chaise pour parler.

"- Je veux offrir à Menwiz, une éducation et des études à Poudlard. Je veux lui offrir un environnement sécuritaire, loin des dangers qui règne à la réserve. Je vous rappelle que sa mère a été mangé par une manticore ! Ma femme et moi-même avons les moyens de prendre soin de Menwiz, étant donné que je travaille au ministère de la magie. Évidement, je conçois que cela pourrait être difficile pour Menwiz de quitter la réserve, alors je suis disposé à lui autoriser quelques semaines durant les vacances au sein de la réserve."

Ce discours avait fait mouche. Et l'enfant s'était retrouvé tellement loin de la réserve, foulant de ses pieds le hall d'une grande demeure. Il avait au moins eu le droit de dire au revoir à sa tribu puisqu'il était allé récupérer ses maigres affaires, accompagné du couple Londubat. Son grand-père lui avait donné Skweda, son phénix pour qu'il ne puisse pas se sentir seul en plus puisqu'il pouvait transplaner, il pourrait emmener son courrier jusqu'ici.

L'oiseau magique était parti parcourir les jardins. Des pas curieux étaient venus du salon, trois petites demoiselles, de huit, six et quatre ans. Son père les lui avait présenté comme étant ses sœurs. La plus grande lui avait montré ses cheveux avec un air innocent.

"- Pourquoi tes cheveux sont longs alors que tu es un garçon ?"

L'amérindien avait penché la tête sur le côté avant de répondre avec un certain naturel.

"- Je suis à la fois fille et garçon."

Elle ne semblait pas comprendre le pourquoi du comment il pouvait être garçon et fille à la fois. Mais alors qu'il comptait lui expliquer calmement, Morpheus avait embarqué les deux petites ailleurs. Sa belle-mère l'avait regardé avec une certaine froideur, le regardant de haut.

"- Écoute-moi bien, petit sauvage. Je ne veux pas entendre ce genre de propos complètement absurde sinon je te préviens que tu vas en prendre une. Compris ?"

Ses cheveux étaient de nouveau rose, mais ses lèvres étaient closes. Il avait tourné la tête dans une autre direction comme s'il n'avait pas entendu les propos de la jeune femme. Il avait écarquillé les yeux en sentant ses cheveux être coupé. Il avait tourné la tête en direction de la femme qui avait sortie sa baguette et qui était en train de lui couper les cheveux. Voir ses cheveux à terre lui donnait envie de pleurer.

"- Vixen, mais que fais-tu ?"

Son père avait pris le poignet de sa belle-mère, l'abaissant rapidement. Les cheveux de l'enfant avaient pris une teinte rouge se remettant bien vite à pousser pour prendre leur taille habituelle, ses yeux sombre avait pris une teinte pourpre.

"- Ne refaites plus jamais ça ! Les cheveux sont sacrés !"

Les larmes aux yeux, l'enfant était sorti dehors courant le plus loin possible, enfin sans sortir des jardins. Il s'était réfugié dans un arbre pour se mettre à pleurer. Les cheveux longs représentaient la pensée, l'esprit. Ainsi donc quand une personne avait commis une grande faute, on lui coupait les cheveux, synonymes d'idiotie.

"- Je suis désolé."

L'enfant avait regardé avec un air interloqué l'homme le rejoindre avec quelques difficultés. Il avait parlé en Wabanaki ce qui en soit l'avait rendu perplexe. Morpheus avait repris la parole, cette fois-ci en anglais.

"- Mon Wabanaki est assez bancale, par contre je me rappelle plus facilement de la langue des signes."

L'homme avait signé quelques mots ce qui avait fait rire Menwiz.

"- Tu viens de dire que tu es le roi des singes."

Morpheus avait mis sa main sur son front, le sourire aux lèvres de sa maladresse. Il avait retiré une brindille des cheveux de l'enfant avant de reprendre avec sérieux.

"- Vixen n'était pas au courant que c'était sacré. J'imagine que tu ne sais pas ce qui s'est passé entre ta mère et moi n'est-ce pas ?"

L'enfant avait secoué négativement la tête et la vérité était venu à lui. Morpheus était parti en Amérique parce qu'il rêvait d'aventure, avant de devoir se poser avec cette fiancé, Vixen Nott, dont il n'avait pas choisi. Et quelle aventure ! Il avait manqué de se noyer, sauver par une amérindienne, Asdza qui l'avait ramené au village. Il avait eu du mal à se trouver une place, n'ayant pas le droit à être présent lors de rituels. Asdza lui avait enseigné quelques savoirs sur leur culture ce qui le faisait de plus en plus accepter, il avait d'ailleurs aimer le principe de donner quelque chose en échange de prendre. On prenait un fruit, alors on donnait le noyau. Il s'était rendu compte que vivre avec la nature faisait un bien fou ! Une romance était né entre Asdza et Morpheus. Mais une lettre était venue le chercher, quémandant sa présence pour son mariage. Morpheus était parti, faisant une promesse, celle de convaincre ses parents qu'il voulait se marier avec Asdza qui portait son enfant. Malheureusement, sur place, ses parents avaient été sourds de sa demande et il s'était retrouvé coincé avec Vixen. Morpheus s'était dit qu'une fois qu'il aurait un garçon, il pourrait partir pour retourner au clan sans un regard en arrière. Mais, Vixen ne lui avait donné que trois filles avant de se retrouver stérile. Finalement, après tout ce temps, il était revenu à la réserve et il y avait découvert son fils, mais pas de Asdza. Il en avait voulu aux membres du clan pour l'avoir laissé mourir, sans rien faire. Il avait donc tout fait pour récupérer Menwiz, jouant de son statut de sang-pur, persuadé qu'une même mort pourrait lui venir. Après tout ce récit, l'enfant avait posé sa main sur l'épaule de l'homme.

"- Je te comprends. Tu n'as pas à avoir peur, la tortue me protège."

L'homme avait fait un petit sourire, avant de prendre son fils dans ses bras. Dans sa précipitation, tout deux étaient tombés à terre, ils s'étaient regardés avec un air amusé, avant de se mettre à rire. Le gamin s'était mit assis, tandis que l'adulte s'était légèrement redressé.

"- Au fait, Menwiz, je ne suis pas du même avis que Vixen. Soit ce que tu veux être et soit avec qui tu veux être. D'accord deux-esprits ?"

Les cheveux couleurs blés et un grand sourire sur les traits, l'enfant avait fondu dans les bras de l'homme, rassuré qu'il n'était pas obligé de renier sa culture.

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<<- L'amour n'est compliqué que pour les âmes butées.>>

Ses oreilles n'entendaient qu'en boucle ce qu'il venait d'apprendre et ses yeux ne voyaient que ce qu'il avait vu. Ses cheveux avaient pris une teinte rouge, alors que son cœur se serrait. C'était injuste. Celui qu'il considérait comme étant son petit ami, le tout premier, venait de le tromper. Menwiz avait fait de grands efforts, acceptant de vivre une idylle cachée, de ne pas pouvoir lui tenir la main ou lui glisser quelques mots au creux de l'oreille. Et pendant tout ce temps, il n'avait fait que lui mentir, s'amusant avec une fille. En quelques mots, il pouvait le ruiner, basse vengeance. Mais ce n'était pas dans les habitudes de Menwiz.

Alors, assis à la table des Poufsouffle, son insigne de préfet sur la poitrine, il s'était calmé du mieux possible pour ne plus voir le couple se bécoter chez les rouges-et-or. Ses cheveux avaient viré dans une teinte de bleu. Il avait délaissé son repas qu'il n'avait que peu touché pour s'en aller, passant rapidement les grandes portes. L'adolescent de quinze ans avait trouvé refuge dehors, prenant la direction du saule cogneur.

"- Menwiz, laisse-moi t'expliquer !"

Le Poufsouffle s'était stoppé, retirant ses sandales, unique chaussures dont il voulait bien porter. Il entendait son petit ami, non ex-petit ami, s'approcher de lui. Ses sandales dans une main, il s'était approché sans aucune appréhension de l'arbre. Il avait grimpé dessus avec habilité tandis que le garçon s'était stoppé assez loin, sachant qu'il risquait de se faire attaquer contrairement à Menwiz.

"- S'il-te-plais écoute-moi !"

Menwiz avait croisé des bras, le regardant du haut de son perchoir. La distance faisait que pour s'entendre il fallait parler fortement.

"- Vas-y parle, n'oublie pas, on peut nous entendre."

Cette phrase, l'autre garçon lui avait sans cesse dit. Il le rejetait dès qu'il y avait une infime chance que quelqu'un puisse les voir.

"- Tout le monde fait des erreurs."

Le garçon avait fait demi-tour sans rien dire d'autre. Menwiz était une erreur de parcours ? Le métamorphomage avait secoué de la tête avant de se mettre à parler.

"- Seul toi peut choisir de vivre dans le mensonge, arrête de trouver des excuses surtout que tu mens très mal."

Le garçon s'était remis à avancer, rejoignant le château. Menwiz avait soupiré avant de mettre sa main sur son cœur. Il avait terriblement mal. Mais c'était ainsi. De toute façon, il souffrait de cette situation depuis le début, stopper là était une bonne idée.

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<<- Les enfants d'hier sont le peuple d'aujourd'hui et la sagesse de demain !>>

Menwiz avait retiré son haut, entendant le gloussement des demoiselles près du lac. Il se sentait dévisagé, après tout, son corps était agréable à regarder, parcouru de muscles qui donnaient envie à croquer. Conscient qu'il ne pouvait pas retirer plus que ça sans devoir faire un tour chez le directeur, il avait enlevé ses sandales avant de rentrer dans le lac. Sa baguette était dans sa poche de pantalon.

"- Professeur Londubat, vous faites quoi ?"

Ah oui. Il n'était plus élève depuis un bout de temps, maintenant il était professeur de soin aux créatures magiques. Après ses études, il avait passé du temps à la réserve, auprès des siens, puis il avait voyagé à travers le monde, partant voir des espèces magiques qu'il n'avait encore jamais eu le loisir de voir en vrai. Son périple avait fait qu'à 25 ans, il était retourné à Poudlard, mais cette fois-ci en tant que professeur.

"- Je dois aller vérifier l'état du Calmar géant."

En plus de son rôle de professeur, il avait décidé de combler les vides dans son emploi du temps pour exercer le rôle de Vétimage. Il n'avait pas de cabinet, mais ses coordonnées étaient inscrites chez les différentes animaleries ou boutiques, sans compter le bouche à oreilles. En plus de cela ses prix n'étaient pas fixes, s'adaptant à chaque soin et animaux. Il lui arrivait aussi d'être consultant au ministère de la magie.

Son corps s'était vu parcourir d'écailles verdâtres, le protégeant du froid de l'eau. Ses pieds et ses mains s'étaient fait palmer tandis que ses yeux se voyaient être munie d'une paupière aquatique. Sans plus tarder, il avait plongé dans l'eau, alors que des branchies prenaient place. Habilement, fort habitué à prendre cette apparence, il avait arpenté le lac, recherchant le Calmar.

Cela n'avait pas été une tâche ardue et il avait tôt fait de le trouver. Ces temps-ci ce dernier ne semblait pas être dans son état. Il s'était mit à l'observer, tâtant ses différentes parties tout en restant attentif à ses réactions. Finalement, son diagnostic était sans appel. Monsieur le Calmar avait mangé quelque chose qu'il n'aurait pas dû. Et un satané gamin avait cru bon de jeter ses détritus dans le lac !

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<<- La plupart ont tendance à oublier qu'il faut y croire pour y voir et non y voir pour y croire.>>

Couché sur le dos dans l'herbe de sa prairie, il regardait le ciel bleu. Un léger vent chaud s'était levé, emmenant à ses oreilles des bruits animalier. Il pensait au groupe des Sicarius. Ce terrible groupe extrémiste lui avait pris un de ses cousin, Frank Londubat. Mais il avait aussi attaqué l'école.

Durant cet événement, Menwiz avait protégé les élèves, les mettant en sécurité. Il avait usé de divers stratagèmes, notamment en prenant la voix de créatures variés, semant la peur chez ses adversaires qui ne le voyaient pas, camouflé derrière une épaisse fourrure de Demiguise.

Le professeur dont le statut était à présent celui de directeur de Poufsouffle depuis plus d'un an, avait prêté main forte au directeur pour aider à remettre le château en état. Il aurait bien proposé son aide pour la protection du domaine. Malheureusement, cela ne risquait pas de fonctionner. En effet, il fallait qu'une grande majorité des personnes bénéficiant de la protection soit conscientes de celle-ci. En d'autres mots, il fallait que les individus puissent accepter que la magie ancienne existait bel et bien. Ce qui n'était pas gagné.

La vie n'était pas faite que d'événement négatif, car il y avait Noah. L'homme, son aîné de quelques années, était avant tout un de ses collègues. En plus de cela c'était un loup-garou. Et loin de le faire fuir, Menwiz en étant d'autant plus attiré. Le mater de loin était bien beau, mais pouvoir l'approcher de plus près serait mieux...